CIRET |
Centre International de Recherches et études Transdisciplinaires
Abstract
La mutation de notre société a atteint un seuil critique. Non seulement les paradigmes classiques cèdent à de nouveaux paradigmes, nos "topiques" fondamentales sont ébranlées, tout comme nos institutions les mieux établies. Nos conceptions et nos comportements s'orientent vers une transdisciplinarité [1] et une trans-pragmatique dynamiques globales, à laquelle n'échappe pas l'Université. Peut-on esquisser les délinéaments de l'évolution en cours ? Liée durant des millénaires au "savoir" qui la légitimait en la stabilisant, l'Université doit compter de plus en plus avec les réseaux qui, tel Internet , "inventent" le futur en temps réel.
Pourquoi "prolégomènes"?[2]
C'est à dessein que j'emploie le terme. Il n'est en effet pas possible à mes yeux de présenter un projet arrêté. En revanche il me paraît possible, et souhaitable, d'apporter les éléments d'observation et de réflexion susceptibles de nous introduire à la conception d'une "université de demain". Ce qui ne signifie nullement qu'une telle conception en restera aux concepts. Tout au contraire, les considérations qui suivent insisteront sur l'aspect expérimental d'une telle initiative, qui est, et reste une entreprise "in progress".
Par commodité et souci d'économie, je désignerai l'Université [3] traditionnelle par l'abréviation UT, et l'Université de demain ou Université du Futur par l'abréviation UF, en précisant d'entrée de jeu qu 'il ne s'agit pas d'une discrimination, mais d'une distinction opératoire.
La métaphore "apoptose-métamorphose" comme hypothèse de travail
A observer les changements qui se produisent aujourd'hui dans l'ensemble des activités, tant scientifiques, politiques, sociales, qu'économiques, culturelles, voire religieuses, on constate de plus en plus qu'événements et phénomènes procèdent de façon non-linéaire [4] , à partir d'une complexité [5] inhérente et irréductible, qui engendre des bifurcations imprévisibles, souvent déconcertantes. Ainsi de la théorie du chaos [6], dont les fractals [7] se manifestent autant en biologie qu'en génétique ou à la bourse. L'avènement des autoroutes de l'information [8], tout comme celui, accéléré, des multimédias, affectent aussi bien les structures traditionnelles de nos institutions que nos comportements quotidiens.
Point capital : dans une situation qui s'éloigne de plus en plus de la linéarité, il apparaît que les nouvelles technologies (pour résumer d'un mot l'innovation généralisée qui est devenue nôtre), ne peuvent plus être tenues, comme elles l'ont été jusqu'ici, pour des perfectionnements instrumentaux. Au seuil critique qu'elles ont atteint, elles restructurent non seulement le champ des techniques, mais l'ensemble de nos faits et gestes individuels et collectifs, à tous les niveaux et dans tous les domaines. Ainsi le "tout numérique", qui évince progressivement le "tout analogique", transforme de fond en comble le système de représentation millénaire dont nous avons vécu jusqu'ici. Un nouveau type de civilisation émerge, dont les délinéaments commencent seulement à voir le jour. Il en va de même de la Réalité Virtuelle [9], qui transforme l'image que nous nous sommes faite de la réalité depuis toujours, quand elle ne s'y substitue pas. A l'évidence on peut dire qu'une nouvelle étape de l'évolution se profile, à condition d'ajouter aussitôt qu'elle ne sera pas le simple prolongement du passé. C'est d'un processus non-linéaire qu'il s'agit, qu'on peut synthétiser au moyen de deux termes réunis par un trait d'union : apoptose-métamorphose . En grec, apoptose désigne la chute des pétales ou des feuilles, sens qui a été adapté à la suite de découvertes récentes à la biologie pour désigner le phénomène par lequel un organisme, "invente" une mort cellulaire programmée, radicalement distincte de la nécrose, pour acheminer l'organisme vers son état d'accomplissement. C'est ce qui se produit chez l'embryon avec la disparition des membranes interdigitales, ou quand les neurones, aux prises avec un foisonnement ininterrompu, se "sacrifient" en partie pour "sculpter" ce qui deviendra notre cerveau.
Ne peut-on dès lors former l'hypothèse qu'il en va de même de la culture, partant, des institutions en général, et plus particulièrement des universités, objet de notre propos ? Les mécanismes mentaux, qui ont régné durant des siècles, sont en train de se "faner", comme une fleur ou un arbre qui ont épuisé leur sève, non pour céder à la mort, mais pour régénérer les conditions d'une nouvelle naissance ou, plutôt, d'une métamorphose , c'est-à-dire d'un changement radical, au sens propre, à partir de la racine ?
0r, c'est partout et tous les jours que se multiplient les indices d'un tel changement, aussi bien sur cette terre qu'au-delà dans l'espace, jusqu'au tréfonds de la matière et, sans doute, de l'esprit. Il ne s'agit nullement de renier notre passé; il s'agit d'abandonner les mécanismes conceptuels qui, après nous avoir servi des siècles durant à établir et à maintenir notre pouvoir sur le monde, apparaissent de plus en plus comme des structures transitoires qui menacent d'inhiber notre développement au seuil du siècle à venir. C'est en effet à une nouvelle métamorphose que nous avons affaire, méta-morphose (méta-physique, méta-technologie, ) que nous n'avons pas à subir, mais à construire . Tel est l'enjeu de la "méta-université de demain", que j'appelle aussi bien l'Université du futur.
Première approche, la dynamique du trans-
Toute discipline, tout savoir, toute connaissance, constitue un système, soit un ensemble d'éléments dont les interactions présentent une cohésion et une stabilité qui le distinguent de tous les autres. Chaque système se fonde donc sur une logique qui lui assure à la fois son identité, sa structure et son fonctionnement. Anthropologues et ethnologues nous ont montré que, quelque surprenantes que puissent être ces "logiques", car c'est bel et bien au pluriel qu'il faut parler, elles ont toutes en commun le souci de maintenir un certain ordre . Cela dit, la marge est grande entre la logique du coeur (" Le coeur a ses raisons, que la raison ne connaît point ", de Pascal) et celle de la publicité " France Telecom c'est un avenir d'avance ", toutes deux en rupture avec le "bon sens" et, d'autre part, la logique, au sens strict d'organisation de la pensée, dont les formes et les applications, si elles varient selon les lieux, les cultures et les époques, témoignent toutes d'une même volonté de rigueur. Processus qu'on peut schématiser en quelques points:
C'est ainsi que se multiplient ce qu'on pourrait appeler des quasi symbioses , qui opèrent linguistiquement au moyen de noms composés, souvent avec un trait d'union pour commencer, ainsi "trans-culture", puis sans trait d'union quand la greffe ou l'usage se sont imposés, "transculture " [10]. Quasi-symbioses qui se caractérisent toutes par le rejet du réductionnisme [11] disciplinaire, auquel Kurt Gödel [12] avait définitivement tordu le cou dans son célèbre mémoire de 1931 que synthétise une note ajoutée en 1963 : "On peut démontrer rigoureusement que dans tout système formel consistant contenant une théorie finitaire relativement développée, il existe des propositions arithmétiques indécidables et que, de plus, la consistance d'un tel système ne saurait être démontrée à l'intérieur de ce système".
D'un autre côté, ces quasi-symbioses s'ouvrent sur la notion de tiers inclus mise en lumière par Stéphane Lupasco [13] et approfondie par Basarab Nicolescu [14]. Ce que préfigure Mallarmé dans une phrase aussi ramassée que lumineuse: "Instituer une relation entre les images exacte, et que s'en détache un tiers aspect fusible et clair présenté à la divination." (c'est moi qui souligne ). Et le poète d'en fournir l'illustration : "Je dis : une fleur ! et, hors de l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets." Mystère que saint Jean Damascène exprimait quelque douze siècles auparavant à sa manière : " les hypostases sont unies non pour se confondre mais pour se contenir réciproquement ..., chacune contient l'unité par sa relation aux autres non moins que par sa relation à soi-même ".
De son côté la civilisation japonaise désigne par MA [15] une entité "spatio-temporelle" ou réalité "tierce" dont le rôle est fondamental : " The unique linguistic characteristic of the Japanese language lies in a non-structural approach in which the words do not necessarily have a logical relationship to one another, but where the words spoken have a number of invisible meanings and Ma or silent beats from which the listener is expected to extract and interpret the meaning intended by the speaker ". Ou encore, par opposition à l'architecture européenne, qui met l'accent sur les "firm and hard structural materials as stone and brick which have been used to create separation between the inside and the outside of buildings"... in traditional Japanese dwelling architecture we find an element called "verandah" which runs along the outside edge of the rooms to form a sort of corridor with no roof over it. This verandah, then, is outside of the house. But, at the same time, since it is separated from the inside by only a glass door, it is also considered a part of the inside of the house. In other words, it is a "third category space" that serves to link the inside and outside together".
C'est un point qu'il m'est impossible d'approfondir ici, mais qui en recoupe un autre, non moins important à mes yeux, celui de l'art dans sa nature même. Succinctement, on peut dire que les beaux-arts, plus largement ce que nous appelons aujourd'hui les arts plastiques et arts visuels, se sont fondés, tout au moins en Occident, avant tout sur la "logique de la représentation." Même si celle-ci a changé de statut et de contenu au cours des temps, elle reste à l'origine et au coeur de l'activité artistique, jusque dans les abus du réalisme/naturalisme. Or, de même que Gödel a établi l'échec définitif de la formalisation des mathématiques par les voies et les ressources d'un système formel, de même Magritte, de son côté, qu'on me permette le rapprochement, dénonce avec superbe l'échec de la formalisation iconique dans son célèbre tableau représentant une pipe et sur lequel est écrit en grosses lettres le non moins célèbre : "Ceci n'est pas une pipe". Dans les deux cas, l'échec consacre une béance qui ouvre sur un au-delà, sur le "tiers fusible", qui non pas renvoie à un imaginaire établi, mais qui achemine à un imaginaire en train de se faire .
Une nouvelle interface : du nouveau Golem à Technè-Athéna, ou la naissance d'Internet
C'est celle qu'un autre savant-artiste, ou artiste-savant, Norbert Wiener [16], annonçait déjà dans God and Golem Inc. Dieu et Golem, S.A., dont l'édition originale a été publiée il y a quelque 30 ans déjà, et dont le sous-titre précise à la fois le propos et la portée : "A Comment on Certain Points where Cybernetics Impinges on Religion". Après avoir examiné le développement de la machine qui apprend, et celui de la machine qui se reproduit ("not merely pictorial representations, but operative images "), l'auteur, dont il ne faut pas oublier qu'il est le père de la cybernétique, n'hésite pas à affirmer pour finir (ou commencer ?) : "The machine...is the modern counterpart of the Golem of the Rabbi of Prague", cette créature semi-artificielle, semi-humaine qu'on retrouve aussi bien dans la tradition magique juive (le rabbin de Prague est le plus connu) que dans les légendes orientales. Nous voilà entrés dans l'ère qui ouvre l'humanité à une Nouvelle Alliance. Désormais, c'est avec la Machine que notre destinée se scelle. Non pas la Machine mécanique d'autrefois, mais la Machine qui apprend, qui se reproduit, qui partage notre sort, bref la Machine consur. Hyperbole ? Déjà la nouvelle frontière qu'est l'espace ne peut être franchie qu'avec elle. Privés de technologie, nous sommes ramenés à notre destin d'animal terrestre. Lever les yeux vers le ciel, c'est demander à la Machine, non seulement de réaliser notre rêve, mais de le partager.
A la manière des trépieds d'Héphaïstos [17], voici donc que les ordinateurs sont en chemin pour se rendre à l'assemblée des dieux du futur, qu'escortent les artistes à la hauteur de leur vision conjuguée. Le monde de l'art n'est pas un monde périphérique, il est au coeur de la puissance technicienne en instance de création. Dès lors, la question se pose : l'Ordinateur ne serait-il pas l'enjeu de la Métamorphose qui, à la suite d'Héphaïstos, et de Prométhée, pourrait poursuivre l'Aventure humaine à la lumière de Téchnè-Athéna , d'où est sorti, osons le dire, INTERNET [18], le superréseau qui relie plusieurs millions d'ordinateurs à plusieurs dizaines de millions de personnes, amorce d'un "méga ou méta-cerveau" dont il nous reste à aménager les circuits, plus modestement, ou plus ambitieusement, à veiller sur leur développement, en vue d'affronter l'avenir. Tâche ou mission d'autant plus importante que l'ensemble des habitants de la terre sera connecté- les prévisions [19] sont formelles - d'ici aux premières décennies du siècle prochain !
Postulat
En dépit des tendances à l'"universalité" qu'ont proposées les institutions jusqu'ici, en particulier par le truchement de l'Université, force est de constater qu'elles sont restées tributaires des limites ethno-politiques qui caractérisent notre histoire, surtout en Occident.
Le nouveau champ du savoir et de la connaissance s'identifie de plus en plus au champ de la communication et de l'information, tout comme réciproquement le champ de la communication et de l'information s'identifie de plus en plus au champ du savoir et de la connaissance en train de se faire.
Pour la première fois existent en effet des réseaux qui, Internet en est le meilleur exemple, combinent des millions d'ordinateurs et des dizaines de millions de personnes en interaction permanente au niveau planétaire.
Dans la mesure où l'Université [20] entend, non seulement recouvrer, mais "activer" son sens de l'universalité, il est dès lors évident qu'elle ne peut pas ne pas tenir compte du phénomène clé de notre époque qui, les avis convergent, est pour le moins aussi important que l'invention de l'imprimerie, dont on s'accorde à dire qu'est issue la société moderne.
Le trait décisif de cette "évolution-révolution" est qu'elle s'accomplit de moins en moins d'après les schémas d'acquisition cumulatifs pratiqués jusqu'ici, mais de plus en plus selon des processus multidimensionnels dans lesquels les concepts, les médias, les nouvelles technologies jouent un rôle toujours plus important et complexe.
Les considérations qui suivent ont donc nécessairement un tour à la fois hypothétique et expérimental. Elles n'entendent nullement, je le souligne derechef, dresser le portrait de l'université de demain. Conjectures et approximations sont de la partie tout au long de la réflexion. Mais, dans la dimension "réticulaire" [21] d'internet, les conjectures ne sont plus simplement des suppositions non plus que les approximations ne sont des affirmations floues: Les unes et les autres peuvent devenir des actes "conjonctifs", donnant cohérence et unité aux "parties" dont l'évidence s'affirme au fur et à mesure que s'accomplit leur émergence.
Trois conditions liminaires : méthode, esprit, moyens
L'ensemble de ces facteurs s'inspirera d'un modèle dynamique dans lequel interagiront transdisciplinarité, cybernétique [27], feedbacks [28], servo-mécanismes, systèmes non-linéaires, auto-organisation [29] etc. Impossible de l'établir a priori au départ puisqu'il lui appartiendra de gagner en complexité au fur et à mesure que nous le verrons croître sous nos yeux et qu'il s'enrichira de nouvelles ressources.
Esquisse d'une mise en oeuvre possible
La métaphore aidant, le navigateur, comme son nom l'indique, est donc à la fois le moteur et le véhicule, en un mot l'instrument privilégié de l'UF . C'est grâce à lui que l'Océan des nouvelles connaissances, pour prolonger la métaphore, peut être exploré. Son équipement toujours plus "pointu" permet d'assurer des voyages toujours plus nombreux, toujours plus complexes. Réciproquement la multiplication des voyages toujours plus complexes ne cesse d'enrichir l'"océan" des possibles, engendrant en retour une sophistication toujours plus élaborée. Dans la cybersphère [34] en expansion, les instruments de navigation jouent en quelque sorte le rôle que tiennent les langues avec leurs logiques et leurs rhétoriques respectives dans la Logosphère, celles qui s'articulent depuis des siècles au moyen de concepts dans un contexte lui aussi essentiellement conceptuel.
Certes, la confusion et le gaspillage sont plus qu'une menace. Mais la confusion et le gaspillage sont-ils moindres dans les "échanges" que nous pratiquons habituellement par le courrier, le téléphone, ou les conversations familières ? Il est néanmoins remarquable que certaines intuitions fécondes naissent précisément à de telles occasions, comme si leur caractère "désordonné" ne les empêchait pas d'être grosses de nouvelles configurations, ainsi que nous l'apprennent par exemple la théorie du chaos ou celle de l'auto-organisation.
Le modèle "hiérarchique-programmatique" : il part d'une volonté initiatrice, généralement déclarée ou tenue pour rationnelle, qui se fixe des objectifs à atteindre au moyen d'une stratégie déterminée. Celle-ci recourt après analyse à des techniques appropriées, le résultat, souvent appelé impact, pouvant faire l'objet de mesures. "Hiérarchique", souligne le fait que le modèle s'ordonne de haut en bas, "programmatique", le fait qu'il se conçoit, se déroule et s'évalue en fonction de programmes, c'est-à-dire d'opérations réglées en vue d'atteindre l'objectif fixé le plus efficacement possible et au moindre coût. C'est le modèle qu'on retrouve dans toutes les institutions traditionnelles, administrations et universités, où il est sous-tendu par le principe d'autorité et de pouvoir. Efficace dans une société stable, il l'est de moins en moins dans une société en mouvement comme la nôtre.
Le modèle cybernétique [58] : A partir d'un effecteur, mécanisme destiné à produire un certain "effet", des "facteurs" sont établis pour assurer le fonctionnement du système au moyen de feedbacks ou rétroactions. Si le système vise l'effet de stabilité, comme dans un thermostat réglé à 20 degrés, la rétroaction dite "négative" (cybernétiquent de signe inverse de celui du facteur) maintient le système en l'état (homéostasie). En revanche, la rétroaction dite "positive" (du même signe que celui du facteur) provoque une augmentation de capacité qui peut finir par causer la ruine du système (runaway). Description simpliste, dont je m'excuse, mais qui permet d'éclairer la notion de niveaux d'organisation comme celle de structures temporelles. Ainsi l'on peut dire que le système institutionnel, administratif ou universitaire, souscrit à la première forme, soit, sans ironie, au maintien de son état. A l'opposé, le libéralisme économique, tel qu'il sévit trop souvent aujourd'hui, entraîne une rétroaction "positive" (au sens cybernétique), sous-tendu par le schéma clausewitzien qui fait de la victoire totale l'objectif de toute stratégie (ainsi le marché mondial est devenu l'enjeu et le champ de bataille de toutes les entreprises).
Le modèle "transdisciplinaire", auquel je me suis référé plus haut, introduit un double enrichissement. D'une part " la transdisciplinarité concerne, comme le préfixe "trans" l'indique, ce qui est à la fois entre les disciplines, à travers les différentes disciplines, et au-delà de toute discipline. Sa finalité est la compréhension du monde présent , dont un des impératifs est l'unité de la connaissance". Et l'auteur du manifeste de préciser: " La recherche disciplinaire concerne , tout au plus , un seul et même niveau de Réalité ... En revanche, la transdisciplinarité s'intéresse à la dynamique engendrée par l'action de plusieurs niveaux de réalité à la fois. Les trois piliers de la transdisciplinarité - les niveaux de réalité, les nouvelles logiques (dont la logique du tiers inclus) et la complexité- fondent la méthodologie de la recherche " (Basarab Nicolescu).
Le modèle de l'auto-organisation [59] : il postule qu'un système produit spontanément des propriétés spécifiques en accédant à un niveau d'organisation plus global. A l'écart de l'enchaînement des causes et des effets qui caractérise les systèmes classiques fondés sur la hiérarchie et les programmes, il met l'accent sur le principe d'autonomie à partir de l'instabilité telle que l'éclairent en particulier la théorie du chaos et celle des systèmes non-linéaires. Tant la biologie, la chimie, la physique, que la physiologie, la médecine, les neurosciences, sans doute aussi la psychologie, et jusqu'aux "créatures informatiques" ont donné lieu à des illustrations aussi nombreuses que saisissantes (Intelligence distribuée dans l'organisation des fourmis, des abeilles, des termites, "The Game of Life " [60] de Conway ou le Tierra Project [61] de Tom Ray). Ce qui est mis en lumière dans ce modèle, c'est que des éléments simples peuvent acquérir des comportements complexes [62] en gagnant un niveau d'organisation supérieur, et cela sans l'intervention d'un quelconque programme, ni intérieur ni extérieur.
A ces quatre modèles, j'aimerais, non pas en ajouter un cinquième, mais proposer une nuance, qui pourrait les acheminer vers une orientation commune. Si les nouvelles formes naissent spontanément du "désordre", les "initiatives", individuelles ou collectives, tout en faisant partie du "bruit", comportent des éléments personnels à prendre en compte. Ce n'est pas revenir au modèle classique, comme si une volonté cachée était subrepticement à l'oeuvre. Ce n'est pas non plus se rendre au modèle de l'auto-organisation, comme si les propriétés nouvelles émergeaient purement et simplement du "désordre". A défaut de parler d'"auto-poiésis," au sens de Varela, dont la notion d'"enaction" me paraît très proche, il me semble préférable, et légitime, de qualifier le modèle que nous cherchons d' auto-créatif , les deux termes unis par le trait d'union soulignant le fait que l' homme et la machine s'élèvent par une action commune à un nouveau niveau de réalité. L'intelligence partagée ne se borne pas à comprendre ou à expliquer le réel; elle le construit. Telle est probablement la gageure la plus difficile à tenir. De nos jours, la notion même de modèle s'écarte autant de la prescription que de l'explication. Elle devient à son tour dynamique, le trans- s'interdit toute clôture pour accéder et donner accès aux réseaux, à l'expérience collective qui transforme progressivement le modèle en mouvement.
Pour coordonner ses activités, et non pas simplement les diriger et les administrer, l'Université du Futur aura besoin d'une organisation assez souple pour tenir compte à la fois de la mouvance générale de l'époque et de l'accélération quasi exponentielle de la technologie, tout en maintenant le cap sur les valeurs qu'elle entend respecter et promouvoir. Il ne s'agit donc plus d'ajouter une institution à celles qui existent, ni même d'entreprendre de les réformer; il s'agit d'inventer, de créer, - telle est la gageure - l' "attracteur" susceptible d'engendrer et d'orienter la réflexion et l'action.
Un bon modèle pourrait être celui-là même de l'"Internet Society " [67] qui se définit comme "une organisation globale et internationale destinée à promouvoir l'interconnexion ouverte des systèmes et l'Internet". Ce souci d'ouverture va jusqu'à permettre à quiconque intéressé d'en faire partie. La porte est donc ouverte à l'UF si elle le désire.
L'agent moteur de l'UF pourrait s'inspirer du modèle du Conseil de Gestion (Board of Trustees), élu par les membres de l'ISOC. Plus qu'un statut juridique, il s'agit de mettre en place une véritable éthique qui assurerait la collaboration des membres du Conseil. A l'instar encore de l'ISOC, différents autres comités se chargeraient, selon les besoins, et dans le même esprit , d'organiser le travail, les uns mettant l'accent sur le développement des techniques, les autres se chargeant de l'évaluation régulière de l'UF, à quoi s'ajouterait, sur le modèle de la "Research Task Force" d'Internet, une Task Force UF destinée à réfléchir sur le long terme.
A commencer par le CIRET, auquel l'UNESCO a confié un mandat précis en la matière, et dont le statut d'association garantit le minimum de contraintes. Un comité ou équipe de direction permettrait de prendre et de coordonner les initiatives dans le même esprit d'ouverture que seraient décidés les choix les plus appropriés. L'histoire d'Internet et du A HREF="#n68">World Wide Web [68], dont je ne peux faire état ici, montre bien l'originalité d'une entreprise qui, née sous des auspices militaires, reprise par les universitaires, gagne depuis peu le grand public et le monde des affaires, jusqu'à devenir, au-delà même des autoroutes de l'information, dont on ne cesse de parler, l'immense réseau de communication couvrant progressivement la planète entière. On y saisit, à même le mouvement sans précédent qui s'accomplit, les formes et les structures auxquelles l'UF se doit de participer pour contribuer à "piloter" notre entrée dans le XXIe siècle.
L'UF organisera périodiquement des rencontres (conférences, colloques, séminaires, etc), pour mettre au point son développement à la fois dans son fonctionnement et son extension dans le monde. Ces rencontres auront lieu on line sur le Net, à partir d'un ou de plusieurs serveurs UF. Elles seront encouragées et développées par des Newsgroups (BBS, Usenet) qui agiront comme autant de "boucles" actives à l'intérieur de l'UF en formation permanente. Cette activité se doublera de l' e-mail généralisé qui manifestera les liens personnels entre les internautes, membres ou non de l'UF, au bénéfice d'une communauté internationale grandissante.
D'autres rencontres périodiques auront lieu dans des lieux différents. La présence physique des participants reste une dimension que la "virtualisation" du Réseau on line ne saurait ni effacer, ni remplacer. Ce point est d'autant plus important qu'il souligne un des traits marquants de l'évolution en cours : il ne s'agit en effet pas de choisir entre la présence physique et la présence virtuelle, comme si elles s'excluaient l'une l'autre. L'existence on line et l'existence off line ne peuvent désormais plus être simplement opposées. Nous participons toujours nombreux, toujours plus intensément, à leur hybridation. Cette amorce de métamorphose (?) donne lieu à des modes de coexistence d'un nouveau type.
Dans cette entreprise, l'UF aura à coeur de repérer les sites qui poursuivent des projets similaires afin d'établir avec eux une collaboration effective et directe. Ainsi naîtra une sorte de "méta-organisation", non pas "supérieure", non pas "programmée" d'en haut, mais d'autant plus féconde qu'elles comptera plus de "co-auteurs" travaillant depuis la base selon la même orientation (quelques exemples sont donnés dans l'Appendice)
En résumé l'UF, telle que je l'imagine, n'est pas une institution de plus, ni une "super-université" qui compterait des facultés et des départements supplémentaires. Elle n'est pas non plus le fait d'un Etat ou d'un pouvoir politique, économique ou religieux. Elle est et se veut autre chose à la façon de l'esquisse qui a en a été tracée.
Dans quel contexte?
Au moment où les Etats-nations sont menacés par les grandes entreprises économiques, l'UF se doit de rivaliser avec elles sur un point décisif. Désormais, tout champ d'action est et ne peut être que mondial. Mais s'il est dans l'intérêt des IBM. Microsoft, Matsushita comme des General Motors, Esso, Shell, ou encore de Ted Turner, Rupert Murdoch, Bertelsmann de transformer la planète en un marché mondial, il n'est pas question d'abandonner aux Groupes-Géants de la technique et de l'économie le pouvoir de façonner l'imaginaire de nos enfants, comme ils y sont déjà parvenus à l'intérieur des empires composites, sans cesse renforcés par de nouvelles "megafusions", qu'emblématise l'omniprésent Disney. Disneyland, c'est déjà plus qu'un pays, c'est un monde "Disneyworld" ! dont l'élixir ne peut être que Coca-Cola.
La partie est rude, elle n'est pas désespérée. La libéralisation sans limite de l'économie, comme l'hégémonie du marché, ont conduit à des excès dommageables, finalement aux entreprises elles-mêmes. C'est ce dont on s'avise au fur et à mesure que la "crise", qui perdure en se complexifiant, dépasse le cadre strictement financier et économique. S'impose une mise en question générale de la société, en particulier sur les rapports entre l'économie, le travail et l'environnement. Les réponses simplistes ne sont plus de mise. La "shareholder society", qui tient compte du seul intérêt des actionnaires, et qui a triomphé au cours de ces dernières décennies, montre de plus en plus ses limites, comme le modèle hiérarchique et programmatique qui l'accompagne. Déjà l'on pressent que de nouvelles forces sont à l'oeuvre, qui ne se bornent pas à remplacer les précédentes, mais qui construisent le nouveau champ de forces que requiert une globalisation toujours plus affirmée. De toutes parts se manifestent des initiatives dans ce sens, où l'ensemble des acteurs et des facteurs entrent en jeu. Ainsi le NetDay [69] du 9 mars 1996, qui a rassemblé deux jours durant des moyens et des bonnes volontés en vue de mettre quelque 13000 classes californiennes sur Internet, initiative à laquelle ont pris part entrepreneurs, salariés, collectivités locales, nationales, sponsors, le président des Etats-Unis, Bill Clinton, mettant lui-même la main à la pâte (métaphore que je conserve pour la saveur de cette vaste entreprise collective !). Non moins révélateur le geste de George Soros [70], le milliardaire américain, qui vient de consacrer quelque 100 millions de dollars aux universités russes défavorisées pour se brancher sur Internet. Faut-il encore citer, autre signe non moins révélateur, les logiciels que d'innombrables bénévoles ont inventés et mis gratuitement sur le réseau, sous le nom de "freeware", symbole d'une nouvelle solidarité qui, pour être immatérielle, n'en est pas moins réelle, et efficace.
Dans cette prodigieuse entreprise en cours, l'UF se doit de revendiquer sa part d'espoir, comme sa part de responsabilité. Elle y parviendra, je le souligne derechef, non pas par des mesures d'adaptation, comme on ne cesse de le répéter, mais en faisant preuve d'un esprit d'initiative à la hauteur du défi qui nous est lancé. Les structures qui ont eu cours jusqu'ici, et dont il est difficile de contester l'efficacité et la légitimité, se révèlent être des structures de transition, et donc sujettes au "flétrissement" ou, pour le dire du terme utilisé dans le préambule, à l'apoptose.
Si ce qui été exposé annonce bien la métamorphose en cours, tout au moins en suggère les délinéaments, ne pourrait-on pas postuler que l'Université dont il est question dans ces "prolégomènes", et qu'en raccourci j'ai appelé l'Université du Futur peut, et même doit sans retard commencer par établir l'Observatoire et le poste de pilotage dont notre société en devenir a besoin pour l'orienter et lui donner sens ?
RENÉ BERGER
Search Engines et documents vivants vont certainement jouer un rôle essentiel dans la mise en place de l'UF. Le premier va participer à sa structuration, le second à sa diffusion.
Quelle structure pour l'UF?
Tout système d'information se structurant autour des actions se caractérise généralement par une approche fonctionnelle descendante. Cette approche s'appuie sur l'idée que l'objectif final doit s'obtenir par une décomposition pas à pas, d'une méthode de haut niveau d'abstraction comme former un ingénieur ou un médecin . Dans la plupart des cas, cette décomposition prend la forme d'un arbre, que l'on parcourt de haut en bas, d'un niveau d'abstraction élevé vers un niveau qui l'est moins. Cette décomposition descendante a des points forts. Elle est rassurante, réfléchie et logique. Mais elle peut conduire à de véritables impasses voire désastres quand on songe aux conséquences de l'atomisation du savoir: " Est-il nécessaire que la connaissance se disloque en mille savoirs ignares ? " comme se le demande Edgar Morin. Cette idée d'atomisation poussée à l'extrême peut d'ailleurs conduire à l'effondrement de tout l'édifice.
L'UF ne peut se réclamer de cette approche. Elle doit oublier l'objectif immédiat, oublier la fonction qu'elle est censée réaliser: " Ne commencez pas par demander ce que fait le système, demandez à quoi il le fait! " (Bertrand Meyer) pour reprendre un dogme dans un tout autre contexte, celui de la conception de logiciels par objets . L'UF doit s'inspirer de l'idée d'auto-organisation où des entités autonomes interagissent, inter-rétroactent, inter-dépendent. Les comportements des ces entités sont connus à travers une interface . Cette interface délimite un intérieur et un extérieur, c'est le lieu des échanges. L'organisation interne d'une entité n'affecte et ne compromet pas le fonctionnement d'une autre. Certaines entités seront "ouvertes" si elles sont disponibles pour des extensions, d'autres seront "fermées" si elles sont prêtes à l'emploi. Sur cette base, on va établir les cartes d'interfaces à l'image des premières cartes géographiques, sous l'action de découvreurs d'un nouveau type. Il ne s'agit pas de classer. Ces cartes sont destinées à fournir des point de repérages ou d'ancrage dans l'UF. Il y a ni bon ni mauvais chemin. On ne parcourt pas l'UF de haut en bas, puisque l'UF n'a ni haut ni bas. On ne rentre ni ne sort de l'UF, puisque l'UF n'a ni point d'entrée ni point de sortie, on est dans l'UF, on est l'UF , de la première seconde à la dernière. On n'est pas diplômé de l'UF, on se nourrit et on nourrit l'UF. On ne devient pas un maître de l'UF par nomination ou promotion. On est maître de l'UF par consensus approché .
Ces cartes se construisent et s'affinent de jour en jour sous nos yeux sous l'action des search engines . Ces outils de recherche font l'état des lieux de l'UT sur lesquels l'UF s'édifie. Ils induisent un phénomène de cellularisation de la base de connaissances de l'UT.
Quel concept de document pour l'UF ?
On a évoqué plus haut que l'UF serait un sorte tissu d'échanges entre les inter-acteurs, rôles pouvant à tout moment s'inter-changer. Au niveau du support on retrouve le papier ou le CD-ROM et le réseau. La première technique consiste à graver une information qui se fige à la manière d'une sculpture, la seconde, à mémoriser, à enregistrer une information à, et, pour un instant donné. Ces deux composantes sont essentielles à l'équilibre de l'UF. La composante réseau est amenée à évoluer très rapidement. Sans doute dans un premier temps en copiant son aîné "atomique", mais les notions de liens hypertextes et de chargement à travers le réseau de modules ( applets Java) pouvant interagir avec le lecteur sont en passe de bouleverser le media du livre traditionnel, à la fois dans son contenu, dans sa diffusion et sa présentation. C'est en exploitant cet aspect dynamique que seront créés les documents vivants de l'UF.
Francis Lapique
École polytechnique fédérale de Lausanne
[2] prolégomènes: notions, principes préliminaires à l'étude d'une question.. (cf."Prolégomènes à toute métaphysique future" de Kant)
[3] Université: voir article de l'Encyclopaedia Universalis
[4] -Santa Fe Institute: http://www.santafe.edu/
-hotline Nobel direct: Murray Gell-Man : http://www.smau.it/nobel/direct/gellq.htm
[5] Complexity - What is it Good For? Absolutely Everything:
http://homepage.seas.upenn.edu/~ale/cplxsys.html
[6] Chaotic Bibliography: http://www.students.uiuc.edu/~ag-ho/chaos/books.html
[7] ibid
[8] -G7: http://www.ibm.com/Sponsor/g7live/20009.html
-CyberEd truck, Al. Gore 17 avril 1996:
http://www1.whitehouse.gov/WH/EOP/OVP/html/041796.html
[9] -Howard Rheingold: http://www.well.com/user/hlr/
-Laboratoire LIG de l'EPFL: http://ligwww.epfl.ch/
[10] conférence MBONE du 18 janvier 1996: http://sgwww.epfl.ch/BERGER/videoconference/
[11] cf la très claire mise au point de Jean-Louis Le Moigne: Les épistémologies constructivistes, Que sais-je?, PUF, Paris, 1995
[12] Kurt Gödel: http://www-groups.dcs.st-and.ac.uk/~history/Mathematicians/Godel.html
[13] Stéphane Lupasco: en particulier, Logique et contradiction, PUF, Paris 1947 et L'expérience microphysique et la Pensée humaine, Ed. du Rocher, Paris, 1989.
[15] The silent beat of japanese music, Akira Miyoshi, Japanese Essences, Tokyo, 1984
[16] Norbert Wiener: http://www.well.com/user/mmcadams/wiener.html
[17] mythologie grecque sur Internet: http://www.perseus.tufts.edu/
[18] Internet Society: http://www.isoc.org/
[19] Et Dieu créa l'Internet, Christian Huitema, Eyrolles, 1995:
http://sf.emse.fr/AUTHORS/CHUITEMA/chedci.html
[21] néologisme pour désigner la dimension du réseau, de l'Internet, du Web.
[22] on line: Accessible via a computer, rather than on paper or other medium.
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[23] multimedia: human-computer interaction involving text, graphics, voice and video. Often also includes concepts from hypertexts.
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[24] L'origine du futur, René Berger, Editions du Rocher, Paris, 1996:, page 44
[25] l'Unesco sur le Web: http://www.unesco.org/
[27] Principia Cybernetica: http://pespmc1.vub.ac.be/INTRO.html
[28] feedback: part of a sytem output presented as its input. Feedback may be unintended. When used as a design feature, the ouput is usually transformed by passive components which attenuate it in some manner; the result is then presented at the system input. Feedback is positive or negative, depending on the sign with which a positive change in the original input reappears after transformation.
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[29] self organization systems: http://www.ezone.com/sos/
[30] Mosaic, produit du National Center for Supercomputing Applications, Illinois:
http://www.ncsa.uiuc.edu/
[31] Netscape Communications: http://home.netscape.com/
[32] Microsoft: http://www.microsoft.com/
[33] AT&T: http://www.att.com/
[34] cybersphère = cyberespace = cyberspace (eng.)
[35] par exemple, AltaVista: http://altavista.digital.com/
[36] Yahoo: http://www.yahoo.com/
[37] catalogue des universités donné par Yahoo: http://www.yahoo.com/Education/Universities
[38] Speculum Majus de Vincent de Beauvais figure sur le Web:
http://www.ilt.columbia.edu/ilt/papers/studyplace/section08.html
[39] Diderot sur le Web: http://fileroom.aaup.uic.edu/FileRoom/documents/Cases/173diderot.html
[40] Encyclopedia Britannica: http://www.eb.com/
[41] voir la rubrique culture de Yahoo
[42] mythologie grecque sur Internet: http://www.perseus.tufts.edu/
[43] ibid
[44] e-mail: electronic mail - Messages automatically passed from one computer user to another, often through computer networks and/or via modems over telephone lines.
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[45] newsgroup: One of Usenet's huge collection of topic groups or fora. Usenet groups can be "unmoderated" (anyone can post) or "moderated" (submissions are automatically directed to a moderator, who edits and then posts the results).
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[46] - heuristique: méthode de recherche fondée sur l'approche progressive d'un problème ou d'une situation, équivalant au processus de la découverte
-Laboratoire de Neuro-heuristique, Université de Lausanne: http://ulphy1.unil.ch/
[47] Lyssenko rejeta la théorie du gène pour affirmer l'influence du milieu et l'hérédité des caractères acquis comme facteur d'évolution des espèces. Ce faisant, il s'acquit, contrairement à l'évidence scientifique, les honneurs du pouvoir poliique communiste jusqu'au moment où ses théories furent complètement abandonnées.
[48] voir note 22
[49] off-line: Not directly connected to the computer (e.g., an off-line tape drive), or with connection suspended
(définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[50] World Art Treasures : http://sgwww.epfl.ch/BERGER/
[51] La Télé-fission, Alerte à la Télévision, René Berger, Casteman, Paris, 1976
[52] Open University: http://acs-info.open.ac.uk/
[53] Projet K12: http://www-tenet.cc.utexas.edu/Pub/webdesign/exemplary.html
[54] La recherche: http://www.larecherche.fr/
[55] Denis de Rougemont, entre autres, L'avenir est notre affaire, Stock, Paris, 1977
[56] Applet: A program written in Java which can be distributed as an attachment in a World-Wide Web document and executed either by Sun's HotJava browser or Netscape Navigator version
définition tirée du Computing Dictionary: http://wombat.doc.ic.ac.uk/)
[59] Colloque de Cerisy, l'auto-organisation, Seuil, Paris, 1983
[60] The Game of Life:
http://www.epcc.ed.ac.uk/epcc-tec/documents/hpf-course/hpf-course.book_52.html
[61] Tierra Project: ftp://life.slhs.udel.edu
[62] -Introduction à la pensée complexe, Edgar Morin, ESF, Paris, 1990
- L'origine du futur, René Berger, Editions du Rocher, Paris, 1996
[63] tourbillons de Bénard: http://rayleigh.lanl.gov/thermal/yuchou/HEA95c/HEA95c.html
[64] - Micropsychologie et vie quotidienne, Abraham Moles, Denoël, Paris, 1978
-Les sciences de l'imprécis, Abraham Moles, Seuil, Paris 1990
[65] - voir la rubrique cyberculture de Yahoo: http://www.yahoo.com/Society_and_Culture/Cyberculture/
- HotWired: http://www.hotwired.com/login/
- Imagina: http://www.ina.fr/INA/Imagina/96/
[66] edutainment: Interactive education and entertainment services or software, usually supplied commercially via a cable network or on CD-ROM.
[67] Internet Society : http://www.isoc.org/
[68] - W3 Consortium : http://www.w3.org/
- MIT : http://web.mit.edu/
- INRIA : http://www.inria.fr/
[69] - Netday : http://www.netday96.com/netday/
[70] - letter from George Soros: http://www.isf.ru/gen_info/letter.html
Congrès de Locarno, 30 avril - 2 mai 1997 : Annexes au document de synthèse CIRET-UNESCO