CIRET |
Centre International de Recherches et études Transdisciplinaires
CHANTS DE VIE ET DE MORT
Que le jour s’assoit à ta table,
y demeure,
cela n’arrivera jamais !
De passage les instants, les heures, les jours,
de passage toi aussi,
de soi-même se passant,
à jamais rien d’autre que l’enfant
de la mort
apprenant la langue
de sa mère.
A un bout du chemin se tient
la naissance,
à l’autre la mort;
si entre soi et soi
chemine le chemin
alors la vie
n’est que le voyage sans fin
de la mort
dans sa propre naissance.
Son souffle que dès le premier instant
le tien accompagne,
ton visage qu’elle revêt
sans le savoir,
vos voix
qui de mots semblables et de même silence
résonnent,
toi
et ta mort,
ta sœur jumelle,
le vent et la flamme
d’un après-midi
de Dieu.
Le poème est lui-même
un chemin.
Le chemin du poème
est le poème même.
Sur le chemin du poème
celui qui marche
n’est pas le poème;
sur le chemin du poème
erre le poussière
engendrée sous les pieds
de la mort.
A juste titre on peut m’appeler:
vieillard écervelé !
Car, voilà,
j’ai mis au monde tant de choses
et n’ai pas su
que même la mort
peut être accouchée
par des mots.
Horia BADESCU